« Alors ce voyage ? »
Dès que ces quelques mots atteignaient ma pensée, ma gorge se nouait lentement, douloureusement ne laissant qu’un maigre « oui » à prononcer. Sec, bref, dénoué de toute émotion. Un oui plein de nostalgie, de rêverie, de tristesse peut-être aussi. Mais approchez-vous et plongez sans crainte dans ces yeux chaleureux, ce regard où les souvenirs, les moments passés sont rois.
Si l’on me demandait de décrire avec précision ce que l’on a vécu en Bolivie, cela me serait impossible car les instants passés, l’ambiance magique dans laquelle nous avons flotté est indescriptible. Je me souviens de chaque détail…de la folie de nos chers correspondants, « nuestros pequeños bolivianos » devenus des amis, de leurs mamitas qui au départ le matin nous embrassaient tendrement de leur chaleur maternelle, des soirées dignes d’un « Projet X », ou démesuré, jeunesse dorée et reggaeton nous ont fait valser…
Je me souviens d’une beauté à couper le souffle, de cette nature à l’état sauvage imposant le respect de part sa grande majesté, de la pudeur si accueillante du petit peuple à la culture millénaire…
Je me souviens de nos fous rires incontrôlés mêlant joie, fatigue et extrême galère, du visage dépassé d’amis apprenant, après avoir failli couler sur le lac Titicaca et mourir en « camionnette », que l’auberge n’a plus d’eau, de la découverte testée par la majorité (sauf par nos superwomen Mme Riobé et Mme Harignordoquy qui ne doivent pas être humaines) que les oreilles et la tête pouvaient peler après un beau coup de soleil surprise… tout, tout m’habite…
Plus qu’un simple voyage scolaire, ce fut une aventure humaine sans précédent, comme on ne peut les imaginer dans ses rêves les plus fous…
Nous n’étions pas sensés partir, et au final cette expérience de deux semaines nous a tous profondément bouleversés et changés. Nous en sommes ressortis un peu grandis, mais très marqués. 2 semaines, 15 jours à 16h d’avion d’ici, 100 jeunes aux vies différentes mais tellement similaires, réunis pour se rencontrer, découvrir, partager, profiter et vivre, tout simplement. « Les voyages forment la jeunesse », je peux désormais dire qu’il n’y a rien de plus vrai.
Cybèle Damestoy, TL